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En finir avec la dépendance affective

02 Fév 2024

Ces dernières années, la dépendance affective domine les discussions dans les magazines de psychologie et les livres sur le développement personnel. Selon Marlène Fouchey, spécialiste en thérapie cognitivo-comportementale, 2% des Français seraient touchés par cette pathologie.

La plupart d’entre nous ont déjà ressenti, à un moment donné, le poids de cette nécessité constante d’amour et d’approbation des autres. Pour d’autres, c’est une véritable maladie détruisant leurs relations. Heureusement, se libérer de la dépendance affective est tout à fait possible en prenant conscience de ses schémas émotionnels et en développant une confiance en soi solide.

Retourner dans le passé pour trouver la source du mal

Les origines d’un manque de confiance en soi résident souvent dans l’enfance. Afin de les identifier, les thérapeutes recommandent de faire cet exercice pratique : Tout d’abord, établir la liste des points positifs et négatifs que l’on apprécie chez un parent. Ensuite, répéter l’exercice pour chaque membre de la famille. Enfin, répéter le processus autant de fois que nécessaire jusqu’à obtenir un déclic.

Pour y parvenir, prenez le temps de faire le vide dans votre tête et de vous concentrer, même sur les détails qui paraissent futiles. Le processus consiste à revivre chaque souvenir des points négatifs comme positifs en tant qu’observateur cette fois. Bref, voir chaque scène sous un nouvel angle et prendre du recul.

L’objectif de cette démarche est d’identifier les contributions des parents et de l’entourage familial proche à la construction de vos croyances. Cette pratique permet d’identifier le déclic, la situation ou un événement particulier à l’origine du traumatisme de dépendance affective. Cela peut être un abandon d’un des parents entraînant un manque d’amour paternel ou maternel. Ou encore la violence physique ou verbale d’un parent.

Mieux comprendre les schémas de répétition pour dire adieu à la dépendance affective

Un dépendant affectif croit intimement que ses relations aboutissent toujours à un échec, qu’il s’agisse d’amitié ou d’amour. 

Prenons l’exemple d’une personne harcelée physiquement et psychologiquement dans son enfance. Même si cette dernière arrive à construire une relation, elle est convaincue que son partenaire le quittera un jour. Terrifié par cette éventualité, l’amour ou l’amitié évolue très vite en possession et jalousie.

Le dépendant affectif doit reconnaître ce schéma pour le déjouer. Pour y parvenir, il doit identifier ses valeurs et apprendre à se connaître en se posant quelques questions.

  • Quelle personne souhaite-t-il devenir ? 
  • Quelles sont ces mauvaises habitudes auxquelles il doit renoncer ? 
  • Quels sont mes qualités et mes atouts en tant que personne ? 

En trouvant réponse à ces questions, il apprendra à s’aimer et à s’accepter et à terme, guérir de la dépendance affective.

La patience et l’empathie envers soi-même

Surmonter la dépendance affective implique un parcours ardu. Le processus peut durer des mois, voire des années. La ténacité et la patience sont donc des qualités indispensables pour guérir. Plus le dépendant affectif est compréhensif et empathique envers lui-même, plus la guérison sera facile.

Mais même si le chemin vers l’indépendance affective est parsemé d’embûches et de difficultés, le plus difficile reste la reconnaissance de sa dépendance. Il faut donc oser faire le grand saut en visualisant la réussite et célébrer chaque victoire, aussi petite soit-elle.

Faire appel à des professionnels pour en finir avec la dépendance affective

La guérison d’une dépendance affective passe inévitablement par un suivi psychologique et psychothérapeutique. Selon ses besoins et problèmes ; la personne peut choisir entre différentes techniques pour se soigner :

Les séances d’hypnose 

Il s’agit d’un traitement que l’on peut suivre en complément d’une psychothérapie. Cette technique aide à surmonter les blessures du passé et à construire une relation plus saine.

Les thérapies comportementales et cognitives 

Elles sont généralement brèves, mais elles permettent de déconstruire l’image négative que la personnalité dépendante a d’elle-même.

La psychothérapie 

Elle participe à modifier cette vision négative que la personne a d’elle-même. Le thérapeute l’aidera à identifier la source de ce mal-être, de ce manque de confiance. Lui et son patient travaillent ensuite sur un schéma plus positif à emprunter.

Les coachings d’un coach de vie 

Son objectif est d’accompagner la personne à se reprendre en main. Il enseigne également la manière de communiquer et les bons outils pour y parvenir. Le coach de vie oriente son client vers des activités enrichissantes qui boostent la confiance en soi. En France, ils sont plus de 4 000 à exercer cette profession, dont 8% sont spécialisés en coach de vie. Trouver un expert ne présente donc aucune difficulté.

L’art-thérapie 

Elle est destinée aux personnes qui ne sont pas à l’aise avec la parole. Elles s’expriment mieux à travers la musique, la peinture ou encore le chant. Ces différentes disciplines contribuent à panser les blessures du passé.

La thérapie de couple 

Cette pratique est envisagée lorsque la dépendance affective nuit à la vie de couple. Le conjoint se sent étouffé, qu’il n’est pas apprécié à sa juste valeur. La thérapie favorise la communication entre les partenaires et l’apaisement des tensions.

La prise en charge par un psychiatre

Selon les cas de dépendance affective, consulter un psychiatre n’est pas forcément à l’ordre du jour. Par contre, pour les cas les plus graves impliquant anxiété, dépression ou autre maladie mentale, une prise en charge psychologique est inévitable.

Le traitement général des cas graves implique souvent des séances de thérapie cognitivo-comportementale et la prise de médicaments. L’objectif de cette thérapie est d’identifier la source du mal-être et à mettre en avant l’affirmation de soi. Le patient doit se rendre compte de son état, de sa maladie, de sa dépendance.

Au fil des séances, la personne dépendante affective doit apprendre à se connaître, à se faire confiance et surtout à être indépendante. Entre-temps, les spécialistes recommandent fréquemment des exercices de confiance en soi comme parler en public ou encore faire des activités seules.

Chaque individu progresse à son propre rythme, donc la durée de la prise en charge varie. Cependant, des changements significatifs sont habituellement observés après seulement quelques mois.

Conclusion

En finir avec la dépendance affective implique une connaissance et une confiance en soi. Il est primordial de vous aimer et de vous accepter, pour être indépendant des autres. Pour vous soutenir dans votre démarche, faites vous aider par des psychologues ou autres spécialistes. Ils vous soutiendront et guideront sur le processus à suivre pour en finir avec la dépendance affective.